Par vocation, Marseille est d'ici et d'ailleurs. C'est un lieu de passage, de rupture, fait de mouvements brusques et de communautés disparates. Pour décrypter ce « peuple » insaisissable, les auteurs ont choisi une grille, celle du tarot marseillais avec ses 22 figures, incarnées ici par 22 personnalités emblématiques : « Le Pape » Diouf (ancien président de l'OM), « L'Empereur » Robert Vigouroux (ancien maire) ou encore « Le Soleil » Sophie Le Saint (présentatrice de JT)... Leur récit rendra-t-il compte avec justesse des disparités et des similitudes entre tous ces gens qui font Marseille ? Bien sûr que non. Il aurait fallu pour cela interviewer chacun des 860 000 habitants qui la composent ! Ces pages sont une entrée en matière. Pour le reste, le plus simple est d'aller à Marseille, à leur rencontre.
La Nouvelle-Calédonie, archipel isolé, est constituée de la Grande Terre, de l'île des Pins et des îles Loyauté. Elle se situe en plein océan Pacifique, à 22 000 km de la France, entre Australie, Nouvelle-Zélande, Fidji et Vanuatu. La question de l'identité est au coeur du quotidien de ce territoire où cohabitent des héritages multiples (kabyles, japonais, javanais, wallisiens, vanuatais, martiniquais, zoreilles). Comment la culture Kanak a-t-elle vécu cette cohabitation ? : qui est né là et qui ne l'est pas ? Qui a le droit de vote et qui ne l'a pas ? Qui a le droit de travailler et qui ne peut pas ? A qui appartient la terre ?
Les années qui viennent sont cruciales avec les 3 référendums d'autodétermination prévus de 2018 à 2020 : projet unique en son genre, le Destin commun (devenu un nom propre) est à l'oeuvre et porte en lui la valeur fraternelle de partage et de pardon née de la poignée de main échangée en 1988 par Jean-Marie Tjibaou (figure politique du nationalisme kanak) et Jacques Lafleur (homme politique français). La question de ce que serait l'avenir de cette petite nation indépendante, coincée entre les ambitions des puissances autralienne et chinoise est donc capitale.
L'enjeu principal de cette enquête est de donner la parole à tous les acteurs de cette société complexe.
Pays d'accueil et lieu de passage ouvert sur la Méditerranée, la Catalogne est une terre d'avant-garde qui revendique ses racines et son histoire. Frondeurs, dissidents et anticonformistes, les Catalans ont forgé leur identité dans l'adversité. Ce peuple du nord de la péninsule Ibérique installé dans le sud de l'Europe n'a jamais renoncé à faire entendre sa différence. Lorsque les Catalans défendent leur langue et leur manière d'être, ils prônent aussi des valeurs : l'audace, l'initiative, l'entraide et le bon sens. Après trois siècles de relations tumultueuses avec l'Espagne, beaucoup d'entre eux ont tenté de larguer les amarres, sans succès, en octobre 2017 lors d'un référendum d'autodétermination controversé puis d'une déclaration d'indépendance sans lendemain.
La Catalogne deviendra-t-elle un jour un État ? Personne ne le sait. Mais elle luttera toujours pour ne dépendre de personne.
Le Viêt Nam change ! L'avenir de ce pays de bientôt 100 millions d'habitants ne se réduit plus aux tumultes de l'histoire du siècle dernier, ni aux seules logiques de contrôle étatique. Bien sûr le passé, si proche de notre histoire, est encore présent mais se dessine un avenir résolument dynamique et orienté vers l'Asie du XXIe siècle.
Benoît de Tréglodé donne la parole à des hommes et des femmes de tout âge, de toutes conditions, citadins, ruraux, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, des personnes proches du pouvoir ou opposants de longue date. Ils nous livrent leur Viêt Nam, tel qu'ils le vivent aujourd'hui.
Depuis la fondation de Carthage, et tout au long de son histoire, le Tunisien a su accueillir, s'adapter à ses multiples occupants, et s'est construit une personnalité encline au compromis. Dès l'indépendance de 1956, la scolarisation massive des filles ainsi que le Code du statut personnel ont ouvert la voie au maillon fort du pays, ses femmes. Depuis sa révolution de 2011, la Tunisie est devenue un vaste laboratoire d'expérimentation des libertés, annonçant l'émergence d'une société multi-informée venant brouiller les repères entre wahhabisme, arabité, tunisianité et modernité. Il en ressort une mosaïque au carrefour des influences qui se reflètent dans la diversité de sa cuisine ou dans les identités croisées (religieuses, migratoires, sexuées) de ses artistes. Ici, petit commerçant, animateur radio, professeurs, journaliste, militant, chef cuisinier, artistes..., s'expriment et racontent leur Tunisie.
Petit pays arabe bordé par la Méditerranée et passerelle procheorientale, le Liban est célèbre pour sa mosaïque religieuse. On y appartient à un pays, une communauté, un territoire géographique, une famille. Quinze ans de guerre (1975-1990), ainsi que les occupations et interventions étrangères, y ont laissé de profondes meurtrissures. La violence est trop souvent revenue, tout comme les crises politiques. La société, pourtant, ne cesse d'aller de l'avant : l'inventivité s'exprime au quotidien, la solidarité s'organise face aux inégalités sociales, et l'humour résonne comme un paratonnerre.
Laure Stephan est partie à la rencontre de ce peuple et nous rapporte ses conversations avec une architecte engagée dans la sauvegarde du patrimoine, un reporter pourfendeur de la corruption, des tatoueurs, des danseurs, un entrepreneur social, une éditrice qui n'a pas froid aux yeux, ou encore une réfugiée palestinienne décidée à mettre à l'honneur la cuisine de son peuple.
Ces tranches de vie nous confirment aussi que, malgré les divisions et les tensions, les Libanais partagent le sentiment d'un destin en commun.
Entre terre et mer, nouvelles technologies et coiffes bigoudènes, world music et élevages de cochons, la Bretagne est indubitablement terre de contrastes. C'est aussi une région dont les habitants ne manquent ni d'audace ni de créativité. À travers une sélection - forcément subjective - de portraits témoignant de la diversité des talents qui irriguent la péninsule, c'est de cette Bretagne dont il est ici question, insolite et généreuse, ouverte et forte d'une identité affirmée. Où l'on découvre les rythmes du « kan ha beatbox » et le goût des sushis d'Armorique, l'ingéniosité des sextoys connectés comme le retour du transport à la voile ou les success stories de la « Breizh Valley ».
25 portraits hauts en couleurs « racontent » un territoire, un peuple à la fois familiers et invisibles.
Dans l'imaginaire populaire, quand on parle de la Belgique, on pense aux moules, aux frites, à la bière, à Jacques Brel ou à Stromae. Les Belges bénéficient d'une image sympathique, teintée de surréalisme. Pourtant, sous une apparente bonhomie, le royaume est un territoire fracturé, traversé par des soubresauts identitaires, politiques et économiques. Vivre dans un pays divisé en communautés pousse chacun à évoluer dans sa langue, dans ses symboles et... dans sa bulle.
C'est par de nombreux témoignages et rencontres de Belges, connus ou non, que Jérémy Audouard montre un facette inconnue de la Belgique. On retrouve de grands noms de la culture comme Philippe Geluck, Jean Quatremer, In Koli Jean Bofane ; de la télé avec Jean Libon, créateur de Strip-Tease ; ou encore de l'astrophysicien Mickaël Gillon.
Et comment parler de la Belgique sans évoquer la bière, c'est chose faite avec un reportage dans la brasserie Brussels Beer Project.
On a beaucoup écrit sur les Japonais et leur pays singulier. Les Japonais font d'ailleurs l'objet de nombreuses idées reçues. Celle de leur homogénéité ethnique et sociale est la plus répandue. Il n'y aurait pas de classes ni d'écarts trop importants de richesses au Japon.
Les Japonais se disent uniformes ? Ils sont en vérité d'une infinie diversité.
On dit du Japon qu'il manque de place ? L'île d'Hokkaido est sept fois plus vaste que l'Ile-de-France et pourtant deux fois moins peuplée...
Cet ouvrage part à la rencontre de vingt-trois personnes, hommes, femmes, couples très divers, comme autant de figures types d'un peuple que l'on croit, à tort, homogène.
Il y a Kotaro, un salaryman "new generation" de PwC Japan ; Ka-kun, le manager d'un bar gay à Tokyo ; Nana-san, l'auto-entrepreneuse divorcée de Kyoto ; Monsieur Yoshida, expert atomique post-Fukushima ; Madame Jitsuo, descendant de la discrète communauté des chrétiens de l'archipel Gotoune ou encore le Professeur Hosono qui cherche à promouvoir de nouveaux modèles d'organisation des communautés locales, solidaires et autonomes : les smart communities...
L'auteur ne cherche pas ici à montrer l'étendue du chemin qui nous sépare des Japonais, mais les moyens, nombreux, de partir les rencontrer. Et si ce livre donne la parole à une poignée d'entre eux, il appelle irrésistiblement l'expérience irremplaçable de la découverte par soi-même...
Tout voyageur est frappé, lors de son arrivée au royaume de Thaïlande, de constater l'apparente liberté dont jouissent les Thaïlandais - pourtant sous le joug d'une dictature militaire. Les coups d'Etat ici se produisent sans violence ; l'autoritarisme y serait-il plus doux qu'ailleurs ? Dostoïevski disait qu'une société devait être jugée à l'aune de ses prisons : les prisons thaïlandaises regorgent de prisonniers de conscience, victimes de la terrible loi de lèse-majesté, l'une des plus sévères au monde. Derrière son vernis pastel de carte postale et la bonhomie légendaire de ses 67 millions d'habitants se découvre la réalité de la misère, des bordels, de la drogue et de la corruption.
Autour de Bangkok la mégalopole qui se dresse, folle, en écrans géants et en super-centres commerciaux, la Thaïlande rurale continue à cultiver, le dos courbé sous un soleil de plomb, ses rizières en escalier. Ces deux Thaïlande qui se font face, l'une rurale, l'autre urbaine, l'une forcée à une économie de subsistance, l'autre ultra-consumériste, l'une à la peau tannée par les rayons du jour, l'autre d'une blancheur poudrée, n'en sont pas moins unies par un impétueux sentiment national. La khwampenthai (« Thainess »), puissant ciment idéologique, définit les contours de l'identité nationale grâce au motto « Nation, Religion, Monarchie ».