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Prix
JEAN-MARIE SAINT-LU
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Le chien andalou et autres textes poétiques
Luis Bunuel
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 2 Juin 2022
- 9782072893858
Avant d'être le cinéaste universellement reconnu que nous savons, Luis Bunuel (1900-1983) a été dans les années 20, à Madrid puis à Paris, comme ses amis Garcia Lorca et Dali, un poète conséquent. Le recueil Le chien andalou auquel nous avons adjoint de nombreux textes, relève assurément au premier chef de l'univers surréaliste, insolent et libertaire, dont Bunuel prouve qu'il fut avant même la rencontre avec Breton et la réalisation des films L'âge d'or et Un chien andalou, un des plus justes interprètes.
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« L'oeuvre de Roberto Bolaño est un monde unique dans lequel le lecteur est irrémédiablement happé. »
Le Monde
Un poète est obsédé par une jeune femme disparue au Chili à la prise de pouvoir des fascistes.
Arturo Belano revient au pays après le coup d'État et rejoint la lutte socialiste avec ses camarades.
Un jeune homme prend par hasard un appel dans une cabine téléphonique, et se trouve recruté par une organisation secrète d'artistes qui officie depuis les égouts de Paris.
Publié à titre posthume, ce recueil de trois nouvelles nous fait pénétrer dans l'atelier de fabrication de l'oeuvre du grand Roberto Bolaño. Le lecteur y retrouvera de nombreuses références à ses ouvrages déjà parus. -
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Quelques années après la Grande Panne, un groupe d'une douzaine de personnes, pour la plupart âgées ou blessées lors de la Troisième Guerre mondiale, vit barricadé entre les murs de l'Institut Pere Mata, l'ancien hôpital psychiatrique de Reus, en Espagne. Ils sont entrés en résistance et survivent, sans électricité, sans eau, sans ravitaillement ni Internet ou téléphone. Pour des raisons géostratégiques et militaires, la péninsule ibérique est en cours d'évacuation. La date limite pour quitter le territoire approche, il n'y a presque plus personne dans le pays, et aucun espoir pour ceux qui ont décidé de rester...
Parmi les reclus, un vieil écrivain de 89 ans vient de se fouler la cheville. Au programme de sa convalescence : jouer aux échecs, apprendre par coeur les décimales du nombre Pi... et écrire son journal sur les pages vierges des livres mités récupérés dans la bibliothèque de l'institut par la jolie docteure Lourenço. Le récit de ces derniers jours, pour quelle postérité ? Qui sait. Nous l'avons bien entre les mains...
Défi plein de fantaisie et d'autodérision, Reus, 2066 joue avec les frontières poreuses entre fiction et réalité. Bizarreries, obsessions et petits (ou grands) travers humains dressent une dystopie subtile et réjouissante. -
Barcelone, 18 mars 1977. Au petit matin naît Pablo, et autant dire que les premières vingt-quatre heures de sa vie vont être mouvementées... Dans les rues, c'est l'effervescence, on rêve d'amnistie et tout semble redevenu possible. Ce jour-là, le hasard donne rendez-vous à Clara, Solitario, Gerardo, Carlota, M. Raich et María Dolores. Six personnages en quête de leur histoire, dont les destins vont s'entrechoquer, jusqu'à bouleverser celui de Pablo. Et si un jour contenait toute une vie ?
Polyphonique, enjoué, ingénieux et décalé, L'Instant décisif est superbement orchestré. Une véritable réussite.
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L'esprit de la science fiction suivi de les déboires du vrai policier
Roberto Bolano
- Points
- 4 Novembre 2021
- 9782757891780
Deux romans de jeunesse de l'auteur chilien inédits en poche : dans L'Esprit de la science-fiction, deux jeunes apprentis écrivains paressent, font des rencontres amoureuses ou les rêvent à Mexico dans les années 1970. Les Déboires du vrai policier, que Bolaño a continué à écrire jusqu'à sa mort, cultive l'art du fragmentaire, déploie une constellation de personnages et d'histoires, et contient toute la mythologie de son oeuvre.
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Heureuses nouvelles sur avions en papier
Juan Marsé
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 9 Février 2023
- 9782267052312
Un été dans un quartier populaire de Barcelone, à la fin des années 1980. Bruno, adolescent solitaire, gagne quelques sous pendant ses vacances en apportant les journaux à sa voisine, Madame Pauli, une vieille dame excentrique dont l'appartement est tapissé de photos en noir et blanc. Avec ces journaux, Mme Pauli confectionne des avions en papier, sur lesquels elle écrit des messages pleins d'espoir avant de les lancer du haut de son balcon. À quels anonymes ou fantomatiques destinataires s'adressent ces messages ? Bruno va peu à peu percer les secrets de la vieille dame : son passé de danseuse en Pologne, et la tragédie qui l'a obligée à fuir son pays.
Bref et poignant, ce roman est l'avant-dernier écrit par Juan Marsé, il est à la fois un récit d'apprentissage, l'histoire d'une amitié improbable, et une fable sur le besoin de réenchanter le quotidien pour combattre les ombres du passé. -
A Paris, au Latina, on danse le tango. Luis invite Ana à danser. Elle est française et elle aime le
tango avec autant de passion qu'elle déteste la patrie de ses parents, l'Argentine. Il est argentin de
passage à Paris pour une dernière tentative d'échapper à une crise économique et psychologique.
Un projet de film sur le tango, dirigé par Luis avec Ana comme conseiller technique, va les réunir.
Ce projet leur fait découvrir leurs ancêtres et l'histoire de l'Argentine depuis la fin du XIXe siècle. Le
tango nous conduit des quartiers populaires de La Boca aux salons parisiens, du grand propriétaire
au compositeur de musique, sur fond de vagues d'émigration successives, de conflits sociaux, de
développement des richesses des estancieros, d'arrivée de la modernité avec la naissance de la
radio... avec l'évolution du tango, devenu lui-même personnage de ce roman bâti sur cette relation
viscérale que tous les personnages entretiennent avec lui.
Sur une trame de feuilleton vécue par des personnages attachants et hauts en couleur, l'auteur
écrit une oeuvre littéraire forte où le fantastique est présent pour revendiquer la force vitale de
l'amour et de la danse. Tango recrée l'histoire d'une ville et d'une musique à travers la saga de
deux familles, aux deux bouts de l'échelle sociale. Un cocktail explosif d'amours, de luttes, de joies
et de trahisons, et une danse dangereuse et sensuelle qui les réunit en une étreinte.
Avec l'habileté d'une bonne danseuse, Elsa Osorio change de temps ,de narrateurs, d'espace,
comme on change de cavalier, et son écriture communique au lecteur le vertige de la danse,
l'ivresse de la musique mêlée à la sensualité et au mouvement.
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«On oublie toujours trop d'instants, trop d'heures et de jours et de mois et d'années, et la cicatrice d'une cuisse qu'on a longtemps vue et embrassée quotidiennement pendant le temps connu et perdu. On oublie des années entières, et pas nécessairement les plus insignifiantes.» Après la publication de son Roman d'Oxford, Javier Marias nous livre une brillante réflexion sur la postérité.
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Alors qu'il termine l'écriture de son roman Un père étranger, Eduardo Berti reçoit un colis inattendu contenant des photocopies du dossier que son père présenta à son arrivée en Argentine, dans les années 1940. Originaire de Roumanie et fuyant la Seconde Guerre mondiale, son père avait conservé jusque dans sa tombe de nombreux secrets, jusqu'à son véritable nom de famille.
Parmi toutes les révélations que comporte le dossier, la découverte de l'adresse de la maison natale de son père, dans la ville roumaine de Galati, anciennement Galatz, est comme un nouveau point de départ. Une invitation à entreprendre un voyage à la rencontre du pays natal de son père. Parti en Roumanie sans jamais imaginer qu'il naitrait un livre de ce séjour, Eduardo Berti passe de l'autre côté du miroir, et devient l'étranger. Partir à la recherche de cette maison natale fut ainsi le premier pas vers Un fils étranger, comme un écho à Un père étranger.
Dans ce voyage à Galati, l'invention est au coeur de la reconstitution de l'histoire familiale. Pour combler les silences et les zones d'ombres imposées par le père, le fils n'aura d'autres recours que de lui inventer une histoire, et d'accepter ce qui continuera de lui échapper, à l'image de cette fameuse maison familiale, au n°24, qui se trouve peut-être ne pas être celle que l'on pensait y trouver.
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Un jour de désoeuvrement, Pablo Martín Sánchez tape son nom dans un moteur de recherche. Par le plus grand des hasards, il se découvre un homonyme au passé héroïque : un anarchiste, condamné à mort en 1924. Férocement intrigué, il se pique au jeu de l'investigation et cherche à savoir qui était... Pablo Martín Sánchez le révolutionnaire.
Happé, l'auteur se fond dans cette destinée tourbillonnante et picaresque, alternant le récit d'une épopée révolutionnaire dans le Paris des années 1920 où les faubourgs de Belleville abritent d'ardents imprimeurs typographes, et celui d'une jeunesse aventureuse en Espagne jusqu'à les faire converger en un dénouement... tragique.
Épique, virevoltant, espiègle et foisonnant, L'anarchiste qui s'appelait comme moi dresse le portrait à la fois réaliste et rêvé des utopies montantes du tournant du XXe siècle, dans l'esprit des grands romans populaires où l'amitié, la trahison, l'amour et la peur sont les rouages invisibles qui font tourner le monde.
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De Buenos Aires à Madrid, en passant par Paris et le Kent, ce roman nous entraîne au coeur des questionnements sur l'identité, la transmission, l'exil et l'écriture.
Fils d'un immigré roumain installé à Buenos Aires, le narrateur, écrivain, décide de partir vivre à Paris. C'est dans un café qu'il prend l'habitude de lire les lettres que son père lui envoie, se remémorant l'histoire de sa famille.
Quand il apprend que son père est lui aussi en train d'écrire un livre, il se sent dérouté. Et voilà que vient s'intercaler une autre histoire, celle de Józef et de son épouse, Jessie, tous deux installés en Angleterre. Tiens donc, Józef est écrivain lui aussi, d'origine polonaise, exilé en Angleterre : l'immense écrivain Joseph Conrad pourrait bien être le personnage du prochain roman de notre narrateur argentin.
Avec ces histoires qui s'imbriquent, Eduardo Berti tisse une toile particulièrement fine et prenante. Son sens de la formule et son humour créent une narration dynamique qui emporte le lecteur.
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« Pendant des années, je me suis senti défié par le sujet, la mémoire et la réalité du football, et j'ai eu l'intention d'écrire quelque chose qui fût digne de cette grande messe païenne, qui est capable de parler tant de langages différents et qui peut déchaîner tant de passions universelles.
C'est de ce défi et de ce besoin d'expiation qu'est né ce livre. Hommage au football, célébration de ses lumières, dénonciation de ses ombres. Je ne sais pas s'il est tel qu'il voulait être, mais je sais qu'il a grandi en moi et qu'il est arrivé à sa dernière page, et que, maintenant qu'il est né, il s'offre à vous. Et je garde l'irrémédiable mélancolie que nous ressentons tous après l'amour et à la fin de la partie. » -
Le délire d'un espion convaincu que son travail refusé aurait changé le sens de l'Histoire ; l'occasion trahie d'une seconde vie dans une colonie africaine ; les équivoques relations de pouvoir dans le sexe ; les malédictions de l'Europe ; le remplacement de l'amour par la botanique exotique ; une restauratrice d'oeuvres d'art qui évoque sa passion lesbienne ; l'art comme métaphore de l'échec amoureux ; Dickens et Jivago dans un nouveau conte de Noël ; une nouvelle qui est toutes les nouvelles publiées dans le monde...
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Dans des villages espagnols des années 30, trop isolés pour qu´un instituteur y fût nommé, les maîtres d´école étaient recrutés par des villageois au moment des foires. Ils avaient un salaire mais prenaient leurs repas chez les habitants qui les recevaient à tour de rôle. On les appelait catapote, « pique-au-pot ». La Nuit féroce se déroule à cette époque, dans un de ces villages au nom étrange. Le maître d´école est invité à partager une table dans une des maisons du lieu. Mais le terrible meurtre d´une jeune fille fige cette scène et libère la brutalité qui sous-tend ce bourg perdu lorsqu´un groupe d´hommes part à la chasse au meurtrier. Deux innocents fuient, bientôt persécutés par la colère aveugle. Un mal profond, enraciné dans le passé, irréfutable et impassible, gouverne le temps et l´espace dans ce conte noir et métaphysique aux résonances de tragédie grecque.
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Une fois encore, une dernière fois dans sa vie, Eduardo Galeano s'est engagé dans la jungle du monde pour y chasser des anectodes, petites histoires qui font la grande, qu'il a disposées avec amour et humour dans ce livre-testament.
Mais pour la première fois, ce porteur de la voix des autres a ajouté à sa mosaïque des fragments de sa propre vie pour confesser, pourquoi il a écrit des livres, lui qui aurait tant aimé être footballeur.
Ainsi, dans ce livre qu'il nous a laissé avant de nous laisser sans lui, on le voit au milieu des gens qu'il a aimés, de ses lecteurs, de ses contemporains de tous les continents et de toutes les époques.
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En 1969, minaya, un jeune étudiant, découvre le manuscrit posthume d'un certain jacinto solana, abattu en 1947 par la police franquiste.
Désireux d'enquêter sur la vie et la disparition du poète, il se rend à magina, une bourgade où solana a écrit son oeuvre et où vit encore manuel, l'oncle de minaya. en interrogeant les rares survivants de la guerre civile et avec l'aide d'ines dont il devient vite l'amant, il fait surgir le passé de magina et des énigmes que l'on croyait à jamais enfouies dans les silences de la mémoire. quelle amitié liait manuel et jacinto solana ? qui, le 22 mai 1937, a tué mariana rios au lendemain de ses noces ? qu'a vu et entendu medina, le médecin de manuel ? et pourquoi jacinto solana était-il revenu à magina peu avant sa mort ?
Avec ce premier roman éblouissant tant par son écriture que par sa construction, antonio munoz molina s'est imposé d'emblée comme un immense écrivain.
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Après treize ans de réclusion, jan julivert sort de prison.
Nombreux sont ceux qui l'attendent avec impatience et ressassent son histoire comme une légende de quartier. certains le voit comme un héros antifranquiste et rêvent d'un nouveau combat, d'autres espèrent son concours dans des luttes politiques qui ne sont qu'un alibi au grand banditisme, d'autres encore craignent sa vengeance. son neveu, nestor, le vénère sans l'avoir jamais vu. répondra-t-il à toutes ces attentes, lui qui a échappé de justesse au peloton d'exécution ? cette magistrale chronique noire de la barcelone des années les plus dures du franquisme se lit comme un thriller américain dont le héros, jan julivert, est doté d'une dimension romanesque exceptionnelle.
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Lire Vie et mémoire du docteur Pi c'est s'exposer à vivre une expédition à nulle autre pareille. Impossible de revenir en arrière, impossible de ne pas se perdre. C'est un livre malicieux et fascinant qui emporte les lecteurs dans un voyage fait de mystérieuses rencontres, de missions officielles et d'escapades romantiques. La logique de son monde, familier quoique invraisemblable, est un puzzle que seul le docteur Pi peut résoudre, composé à parts égales de comédie, de poésie et d'absurdité. Pour suivre avec plaisir ce mélange de James Bond et de Buster Keaton, imperturbable et charismatique, astucieux et d'une arrogance discrète, il suffit de suspendre son incrédulité, afin d'aller à la rencontre d'une création littéraire sans équivalent.
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Qu'ont en commun Le Petit Prince, les sombres années de jeunesse de Jürgen Habermas, l'artiste Joseph Beuys, le saxophoniste John Gilmore et Bill Pilgrim, le protagoniste d'Abattoir 5 ?
« Le monde est une pelote de laine », ainsi débute ce livre. Mais comment tournet- il ? Qui tire ses fils ? Il y a ceux qui disent que tout est le résultat d'une grande conspiration : « L'homme n'est jamais allé sur la Lune ; Paul McCartney est mort en 1967 et a été remplacé par quelqu'un qui lui ressemblait ; le Christ n'est pas descendu de la croix, il a eu des jumeaux avec Marie-Madeleine ; Shakespeare est Francis Bacon », etc. Explication, écrit Luis Sagasti, qui est le «résultat d'une extraordinaire paresse intellectuelle. » Mieux vaut, selon lui, parler en termes de secrets, mieux même, en terme d'omissions. Car depuis des milliers d'années la pelote de laine tourne et ses fils se croisent en couches infinies. Alors par où commencer s'il n'est pas facile de trouver le bout ? L'écrivain choisit de tirer un des fils, de le couper d'un coup sec et, en huit textes d'inégales longueurs, de construire une merveilleuse constellation à partir de personnages - Joseph Beuys, Kurt Vonnegut, Antoine de Saint-Exupéry et Jürgen Habermas, mais aussi Matsuo Basho, Marina Abramovic, Ludwig Wittgenstein, Jorge Barón Biza, Sun Ra, Youri Gagarine ou encore Glenn Miller - liés par les fragments les plus curieux de leurs biographies.
Il fait ainsi de Bellas artes une incroyable et étonnante histoire sur la place du récit dans l'expérience humaine, qui procure à son lecteur un intense plaisir intellectuel.
Alors ce livre bref, d'une écriture condensée, précise et musicale, séduit et emporte ses lecteurs avec le charme d'une poétique et subtile conversation.
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Inventaire d'inventions (inventées)
Eduardo Berti, Monobloque
- La Contre Allee
- La Sentinelle
- 18 Novembre 2017
- 9782917817711
Quelque part entre le fameux Catalogue des objets introuvables de carelman, le Dictionnaire des lieux imaginaires de Manguel, et un inventaire à la manière oulipienne, Eduardo Berti s'émerveille de multiples inventions dont recèle la littérature comme le pianocktail de Boris Vian, le Baby HP - un engin capable de transformer en force motrice l'inépuisable vitalité des enfants - du mexicain Juan José Arreola, le GPS sentimental d'Hervé Le Tellier, la Kallocaïne de l'écrivain et pacifiste suédoise Karin Boye, le superficine - sorte de pommade miraculeuse qui s'applique sur les murs et qui a pour effet de rendre les pièces plus spacieuses - du polonais Sigismund Kryzanowski...
Des textes courts pour en imaginer des fonctions secondaires et en tenter la description. A quoi pourraient bien ressembler la machine à arrêter le temps, les boucles d'oreille-réveil, le traducteur chien-humain, le livre infini, la machine à prier, l'appareil de critique littéraire, l'effaceur de mémoire ...
Eduardo Berti est épaulé par le collectif Monobloque qui en produit les esquisses.
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1949. Une prostituée est retrouvée morte dans la cabine du projectionniste d'un cinéma de quartier populaire de Barcelone. L'assassin, le projectionniste lui-même, est arrêté et condamné. Son procès est marqué par une particularité :
S'il reconnaît avoir tué la jeune femme, et la façon dont il l'a fait - strangulation avec des morceaux de pellicule -, il est en revanche incapable d'expliquer pourquoi il l'a fait, chose d'autant plus intrigante que, sans qu'elle fût sa maîtresse, il éprouvait de l'amour pour elle. Cette particularité lui vaut, durant son internement, un traitement « médical » particulièrement agressif, digne des médecins nazis, auquel ne manque que la lobotomie.
1982. Un écrivain, qui ressemble comme un frère à Marsé, qui a écrit des romans qui sont ceux de Marsé, mais qui ne s'appelle pas Marsé, est engagé par un producteur de cinéma pour écrire le préscénario d'un film tiré du fait divers ci- dessus évoqué. Il aura comme principal informateur l'assassin lui-même, libéré après avoir accompli sa condamnation.
Le roman est donc le récit des rencontres quasi quotidiennes que le narrateur-protagoniste a chez lui avec l'assassin libéré. Au cours de ces entretiens, souvent interrompus par les interventions intempestives - très drôles - de la femme de ménage cinéphile de l'écrivain, celui-ci essaiera de démêler l'écheveau bien embrouillé de la mémoire de son informateur, et dont on ne sait trop si elle est vraiment oublieuse ou si c'est lui qui se livre à une manipulation de ses souvenirs.
On retrouve dans ce livre tous les thèmes principaux de l'univers de Marsé, ici concentrés autour du cinéma, dont il est un fin connaisseur. On y trouve aussi le petit monde de la Barcelone populaire des années 1940, période la plus noire du franquisme triomphant et vindicatif. Ces années sont celles où se déroulent certains des grands romans de l'auteur, qui n'hésite pas ici à évoquer littéralement quelques épisodes et quelques personnages desdits romans, créant par là chez le lecteur une illusion très séduisante.
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Dans les années soixante à Barcelone, Manolo, surnommé " Bande à part ", est pourvu du charme de la jeunesse et de l'audace. Gitan andalou issu des quartiers pauvres, ce filou magnifique va semer la confusion dans la haute société catalane par ses amours romantiques et passionnées avec la très belle, blonde et distinguée Teresa.
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Entre le délire et la responsabilité historique que lui impose son origine, Son Altesse Impériale triomphe dans l'Espagne franquiste en escroquant tous ceux qui rêvent d'ajouter à leur nom un titre de noblesse qui les avalise socialement, aussi absurde que soit le titre et aussi mensongère que soit la reconnaissance qu'elle leur apporte.