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Chambre D'Echos
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Les tambours pour la résonance et la pierre pour les murs du silence et de l'oubli. Un homme revient, après une longue absence, dans une ville portuaire du Sud. Trois destins que le temps a dispersés, trois protagonistes d'une histoire étouffée ancrée dans ce lieu, se recroisent autour des "Titans", lourdes grues immobiles dans le chantier naval désaffecté. Un vieux boxeur dont la mémoire s'est effondrée, le photographe du chantier, atteint par la maladie de l'amiante, et le narrateur, fils d'un des anciens ouvriers, qui entreprend une étrange enquête dont l'enjeu est la restauration de leur mémoire commune.
"Il est des choses que l'on enfouit au plus profond de soi pour ne plus jamais avoir à les regarder en face. Des choses qu'on laisse le temps s'accaparer, lentement... Des choses pour lesquelles on voudrait que l'oubli, cet allié, fasse son oeuvre, et que de nos vies elles disparaissent sans coup férir. Mais au fond de nous, nous savons qu'il ne peut en être ainsi. Il est de ces histoires que l'on ne solde jamais, dont l'oubli ne veut pas s'occuper. Elles dorment là, dans les territoires obscurs de nos consciences, en attendant qu'un jour on vienne les réveiller."
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à bobo dioulasso - burkina faso -, une femme regarde croître le tas d'ordures devant sa porte, une autre balaie sans fin la poussière des rues.
Ces vieilles dames africaines sont des métisses, des orphelines essaimées par la colonisation. au fil des récits, un incident mineur, une rencontre, ravivent chez elles la douleur sourde avec laquelle elles ont toujours vécu : la négation de leur identité. en écho, de plus jeunes femmes et des fillettes enjambent la mer et se croisent. au supermarché de guignicourt, la petite salimata, fraîchement débarquée du burkina, tente de se rendre invisible.
à tounouma, quartier de bobo, rachel, venue de france à la recherche de son père, devient sans le savoir la " fille-africaine-minute ".
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Paris 1960, du vendredi au lundi de Pâques. Jacques Besse, sans logis, le ventre vide, déambule, passant et repassant par Singe-des-Près, le coeur de la ville. Marcheur halluciné, insomniaque et fragile, il sillonne les rues et nous entraîne sur un rythme cassé, heurté. Acteur et spectateur de ce parcours que ses " fiancées " viennent hanter, il est comme ivre de son texte à mesure qu'il le vit, sa faim nous tenaille, vraie faim d'amour et de reconnaissance. Mais dure et âpre est la ville, sur laquelle plane l'ombre de la guerre d'Algérie.
"Le pont se traverse c'est du vent, du joli vent d'avril qui démolit les mendiants." La Grande Pâque est intemporelle. C'est encore aujourd'hui une partition inspirée, chantée d'une belle voix étrange, éraillée par la vie.
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Jean-Pierre Rochat écrit comme il respire, à pleins poumons, en haut de sa montagne à la belle herbe grasse, dans la partie francophone du canton de Berne. Au petit matin brumeux, alors que persiste la mémoire des rêves, il note ses incursions dans l'étrange, puis sort soigner ses bêtes. Les messages qu'il nous adresse sentent la chèvre, le cheval ou le sapin. Ce sont " les mini-romans de sa vie ". De courts récits, tour à tour narquois, lucides ou graves, par lesquels il nous insuffle sa folie, son appétit d'amour et sa poignante reconnaissance de la mort. Les fêlures insoupçonnées d'un éleveur de chevaux nous " montent au cerveau en finesse ".
"La première fois que je vous ai vue, un printemps, je me souviens, un jour de printemps ensoleillé, j'étais dans le parc, sous l'eau, j'étais encore sous l'eau, je jouais avec la neige de pétales de cerisiers, mon amour, tu as soufflé ton odeur dans le tuba, c'était divin, la vie revenait sur la terre."
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Après cinquante ans d'insomnies peuplées de disparus, un père juif va mourir.
Disparaître à son tour. Héritier de ses angoisses, Joël, son fils, choisit une analyste aux options catégoriques qui l'envoie à Buenos Aires se mêler d'une autre disparition, celle du père argentin de Silvana, sa compagne, avalé par les années de la dictature. Il part, seul. Au fil d'une enquête quasi policière se découvrent peu à peu simultanément le narrateur, le personnage qu'il poursuit, et les témoins qu'il rencontre dans la ville foisonnante.
Peut-on prendre en charge les failles identitaires de la personne avec qui l'on vit ? Endosser une filiation par procuration ? Même avec humour, ce n'est pas sans risque.
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Sur le site Internet d'une association hollandaise défile une liste de quatre mille morts, la plupart inconnus, hommes, femmes et enfants qui ont voulu émigrer et se sont noyés dans les douves de la forteresse Europe.
C'est le point de départ de ce texte qui n'est pas un roman, ni un reportage, pas plus qu'une analyse ou un message politique, mais plutôt une prière profane, un hommage rendu aux morts, une forme d'espoir, celui que la liste d'Internet cesse un jour de s'allonger.
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Le peintre et homme d'affaires Andor Berki remémore dans ce recueil de nouvelles avec sa modestie proverbiale les célébrités qu'il a rencontrées et qui l'ont marqué, façonné : Rembrandt, Vermeer, Monet, Atatürk, Charlot, Doris Day, le Membre ou Dieu.
Au passage, il raconte comment il a amassé son immense fortune et l'usage qu'il en a fait.
Et la fin du volume reprend l'étude sémio-linguistique du début : comment se rendre à Tours, à Romorantin ou dans le Vercors en dépit de l'obstruction de l'invisible préposée numérique assise dans le répondeur de la SNCF qui ne comprend pas les r tels qu'on les roule en Hongrie.
"Une grande pièce, deux toiles. Sur le mur de droite, un autoportrait de Rembrandt. L'un des plus beaux. Rembrandt vieux. Il ne se faisait pas de cadeau. Bien au contraire. Regardez comme je suis vieux et laid. Mes yeux, tristes, pétillent d'intelligence. J'ai compris toute la misère du monde. D'ailleurs, j'y ai participé largement. Les femmes, l'argent, la renommée, la gloire. Notre place dans ce monde. J'ai compris tout cela, et malgré cette compréhension, je n'ai pas été à la hauteur, je n'ai pas été différent de vous. Que d'erreurs. Je n'ai pas pu, ou pas voulu, résister. Aux femmes, à l'argent. À l'attrait de la renommée. À la grossièreté de la réussite, à sa vulgarité. Même moi. [.] - Assieds-toi, m'a dit Rembrandt.
J'ai demandé la permission de prendre un fauteuil. En face de la peinture. En face du peintre. M. de Lesenseigne a discrètement quitté la pièce. J'ai ramassé mon courage au creux de mon estomac.
- Vos Trois arbres. Maître. Tout y est. Moi aussi, j'aimerais, comme vous. L'art, votre technique, le travail des mains, des yeux et aussi du coeur, le savoir-faire, taille et contre-taille, le talent, et aussi le sujet, la vie des gens, le pêcheur, l'arrière-pays, et l'amour, les amants cachés dans le feuillage, le ciel au-dessus. Et l'Au-delà. [.] Vous êtes le philosophe assis dans le noir sous l'escalier en colimaçon et vous êtes aussi le tout petit peintre devant l'énorme chevalet. Je ne sais pas comment vous dire. J'aimerais, oh j'aimerais tellement, moi aussi. Moi aussi, je suis un petit peintre devant l'immensité de l'art. Que dois-je faire ? ai-je demandé.
- Ce que tu veux. Cela n'a pas d'importance. Seul le geste compte. Et le désir.
Nous nous regardâmes longtemps, moi et Rembrandt van Rijn. Je luttais contre les larmes.
Il me dit :
- Andor, la réalité est décevante. Et la vie n'a aucun sens. Peins."
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Ils font tomber les arbres du mauvais côté
Jean-louis Ughetto
- Chambre D'Echos
- 13 Octobre 1999
- 9782913904026
D'Abidjan à Bangkok, Alger ou Paris, escale après escale, des fragments d'histoires saisies entre deux camions, deux bateaux ou deux pannes d'ascenseur. Comme dans un kaléidoscope, les personnages se figent un instant, surpris, épinglés par le plaisir ou le malentendu, pressés de poursuivre ou de fuir leurs fantasmes, puis le tableau se décompose et change. Autour du récit, résonnent l'avant et l'après de ces vies entrevues, machine grinçante, la vie continue.
"Parfois j'ai l'impression qu'une puissance maléfique nous guette. Elle nous observe quand on s'agite dans la boue. Elle a regardé le vieux griffer la tôle en crevant et ça l'a fait marrer. - C'est Dieu dont tu parles, glousse Pierrot. Il épluche son oeuf et le sale."
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Rue Lepic, le coiffeur est en deuil. Entre fable et rêve, absurde et divin, métamorphose et désespoir, une explosion de religiosité collective.
"Maman vient de mourir dans sa cuisine, agenouillée devant la tête de veau qu'elle faisait blanchir pour le dîner. Je suis seul, dans sa chambre, en train de regarder la télévision et j'ai faim. Je ferais mieux de partir, d'aller dîner au restaurant, mais quelque chose me dit de ne pas la laisser seule avec l'animal, car de ma vie je crois n'avoir rencontré sur terre une tête de veau aussi bizarre."
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C'est un fragment d'enfance au temps de Radio Days. Une gamine éperdue, dont les pensées ne cessent de tourbillonner, s'interroge sans fin sur l'avant, l'après d'un incroyable instant. Elle mène, dans un décor paisible de briques rouges et de lilas, une guerre secrète, acharnée, pour achever de se constituer, pour se reconstituer malgré la cassure. Elle cherche des issues à sa stupeur et se consume dans l'attente.
"La cour de notre maison était comme un théâtre à ciel ouvert... Selon les saisons, j'admirais la blancheur de la neige ou du lilas, mais aussi la verdure, les rayons du soleil, la pluie, le vent, et, d'une façon générale, les intempéries, que je comparais aux dérèglements des personnages qui jouaient dans les pièces. L'un deux s'appelait l'Absent. C'était un homme mystérieux dont les autres parlaient avec un mélange d'espoir et de colère."
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Les rives de l'Orénoque à la saison des pluies, une fondrière en travers d'une piste africaine, un wagon de TGV stoppé en rase campagne...
A la fois des décors et des pièges. Dix récits narquois, voire cyniques, nourris de petits riens qui dégénèrent, d'indices annonciateurs de catastrophes frôlées ou accomplies. Une morale s'esquisse, équivoque, entre ce qui aurait pu être et ce qui a été. " Il pense qu'il n'a jamais séduit une femme à jeun. Ou plus exactement, qu'à jeun, il n'a jamais séduit une femme. Parce que lui, ivre, a séduit des femmes à jeun.
Donc responsables de leurs actes. Qui l'ont aimé comme il était. Ivre. C'est réconfortant. D'ailleurs, il a également séduit des femmes ivres. Pour un peu, il s'assoupirait. Il baille. "
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Au coeur de la plupart de ces nouvelles, qu'elles traitent de l'adolescence ou de la maturité, il y a les inventions du désir et ses multiples dérapages. Des personnages passent, hésitent, désorientés par la rudesse des rencontres et leur propre incapacité à décoder le regard d'autrui. Entre plaisir de la causticité et art de la concision, on retrouve les acteurs - sceptiques et crédules, cyniques et sentimentaux - de ces mini-drames, à jamais ancrés dans leurs contradictions.
"- Tu m'écoutes ? Oui, bien sûr, il l'écoute. Sa voix est enrouée, un début d'angine, précise-t-elle. Une autre station. La fille s'impatiente. Elle prend l'initiative. Elle plaque ses lèvres aux siennes. Pétrifié, il ne pense qu'à ce début d'angine dont elle lui a parlé. Lorsque la rame décélère, elle se décolle et chuchote. - Je suis arrivée. À demain. Sa voix enrouée. La rame s'immobilise. Pardon, pardon. Elle joue des coudes et descend, l'abandonne, le visage en feu, au milieu des voyageurs. C'est court, trois stations, pour comprendre une femme."
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Sur les versants herbeux du Haut-Jura bernois, une drôle d'empoignade avec la montagne, la solitude et la dureté du quotidien. Jeune homme en colère qui a fui la ville, Rochat se retrouve là-haut avec une chèvre, un cheval et le cul des vaches qu'il garde pour les paysans d'en bas. À la lueur indécise de l'aube, quand les rêves sont encore au bord des dents, il traduit la musique du vent qui secoue les feuillages. Chronique de la vie d'un berger de 20 ans, éditée une première fois au début des années 1980.
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Cent jours après la floraison des lys ; palette
Xavier Gardette
- Chambre D'Echos
- Feuillages
- 1 Octobre 2013
- 9782913904538
Un goût de terre argilo-calcaire, une odeur de chemins vicinaux, de voies de petite communication et au fond coule une rivière qui ferme le passage. Le narrateur, de retour comme Ulysse dans le pays de ses aïeux, retrouve sa demeure et se fond dans un décor de prés, d'arbres et d'eaux, à l'affût des traces inscrites dans ce paysage agreste. Au gré de notations bienveillantes ou caustiques, par petites touches, se dessine un portrait impressionniste et secret d'une campagne vivante. Passent les saisons, les travaux et les jours, page après page ce carnet bruissant de surprises initie notre regard au charme de ces lieux.
En contrepoint pourtant, un phénomène récurrent, étrange, une anomalie de circulation automobile, inquiète et lentement recouvre le voisinage d'une ombre d'incertitude...
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Professeure de français dans un collège de banlieue nord, la narratrice clôt un cycle d'enseignement de 10 années avant d'être mutée à Paris à la rentrée prochaine. On entre dans cette salle de classe de REP* comme par une porte dérobée, on assiste à l'empoignade quotidienne enseignant-élèves, jeu de rôle dans lequel les uns et les autres se découvrent et se constituent.
Qu'est-ce qui se joue là d'essentiel ? Comment cette génération de banlieue REP vat- elle s'en sortir ? De quelles armes dispose-t-elle ?
Ressurgissent alors les temps forts partagés, le foisonnement de propos, frénétiques ou naïfs, d'imaginaire, de détresses et d'inventivité déployés dans cet espace encore protégé.
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Les petits-bourgeois et autres nouvelles
Quang de Truong
- Chambre D'Echos
- 25 Novembre 2021
- 9782913904767
Il s'appelle Nam, Dan, Xuân ou Phuc. Adolescent puis adulte, de nouvelles en contes il est balloté du Nord au Sud d'un pays en guerre sur près de quatre décennies. Militant, maquisard, simple exécutant ou responsable, il connaîtra les purges, les opprobres, les distinctions, les changements d'orientation idéologiques aux conséquences parfois tragiques. Sa foi en l'humanité et sa fidélité à ses premiers amours en font un être fragile, anachronique et émouvant dans une histoire pleine de bruit et de fureur.
« On n'y peut rien, dit Phuc avec un soupir, une fois que la roue de l'Histoire tourne, elle écrase tout ce qui se trouve sur son chemin, même des choses très positives. Rien ne peut l'arrêter ni la faire changer de destination. »
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Il n'est pas venu de si loin, de la France d'exil, que pour enterrer sa mère à Mogador où, Berbère, elle était née.
Où, peut-être, elle l'avait engendré, lui, l'enfant sans père, le fils du vent, le bâtard. Avocat, spécialiste de droit international, il devrait très vite rentrer à Paris, y retrouver les farces dérisoires de la justice, mais dans le labyrinthe des ruelles serrées de Mogador, il s'enlise, s'englue jusqu'à devenir le disciple de Si Mohand, charmeur de mouettes et de goélands, qui arpente la casbah et nourrit les oiseaux.
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Une femme raconte : son mari est atteint d'une maladie incurable. La paralysie gagne peu à peu tout son corps, il ne peut plus parler, bientôt il ne pourra plus rien. Il a décidé de mettre fin à ses jours avant d'en arriver là, et c'est de sa femme qu'il attend assistance. Elle lui a promis d'être avec lui jusqu'au bout.
Quand il semblait impossible que tes gestes, tes regards, ce pauvre filet de voix qui subsistait s'amenuisent, ils s'amenuisaient pourtant. Ta fin n'en finissait pas.
Il y a dix ans j'avais joué dans Fin de partie, et toute la famille s'était mise à parler au quotidien avec des répliques de Beckett.
« Quelle heure est-il ?
- La même que d'habitude. » « Ça va ?
- Ça avance. » Et puis bien sûr la première réplique que nous citions souvent : « Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » Monique Jouvancy est comédienne, interprète des mots des autres avant que naisse son premier livre. Quatre ouvrages publiés avant celui-ci. À Clermont-Ferrand, elle anime la compagnie « Lectures à la carte » qui organise des lectures-spectacles.
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Soleils ardents, cités lointaines, cafés, chambres d'hôtels... Des amants séparés s'écrivent d'un bout à l'autre du monde. Afin de mieux s'attendre ou se rejoindre un jour, ils décrivent la passion qui les unit comme l'un des lieux qu'ils traversent. Un otage, emmuré dans une cave, se dilue. Au contact d'un fruit écrasé, à son odeur acidulée, il découvre soudain qu'il fait encore partie du monde des vivants Des voyageurs, hommes ou femmes, se croisent, s'éblouissent un instant à la lumière de l'autre, évitent ou non de s'y brûler...
"Elle se retire de la terrasse. En fermant les yeux comme un chat, il sent combien il adore la vie d'hôtel, combien tous ces hôtels où il a vécu un temps plus ou moins court incarnent pour lui autant de centres du monde. Il fait alors le voeu que ce coeur-là ne s'arrête jamais de battre. Ce coeur commun aux voyageurs, aux hommes et aux femmes ardents ou détachés, au travail, perdus, amoureux, inaptes à tout ou magnifiquement accomplis..."
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Par manque d'argent, la narratrice n'arrive plus à concilier ses deux passions : la littérature, le tabac. Sa bibliothèque est riche, elle aura le temps d'assouvir la seconde en lui sacrifiant la première. Tout y passe, par genre, de Claudel à Camus, de Bachelard à Merleau-Ponty, d'Hemingway à Faulkner et de la Série Noire à 10/18 Le temps de les relire avant de les fumer. Un récit qui s'adresse aux lecteurs, aux fumeurs, aux ex-fumeurs, aux Parisiens, aux jeunes immigrés, aux CPE, aux emplois précaires, aux jeunes femmes délurées, aux lettrés, aux amateurs de romans d'amour.
Un panorama plein d'humour, rapide, cultivé, enlevé, de la vie et des goûts d'une jeune femme de 25 ans dans un Paris récent, intime et plutôt gaiement fauché.
"L'urgence c'est de terminer la relecture des Patricia Highsmith pour aller les revendre demain car je vais manquer de tabac dans peu. Et la littérature policière ne vaut pas cher, tous ces poches sont voués à une revente certaine mais dans une catégorie assez modeste. Ils ne génèrent aucun profit, en tabac j'entends. Aucune édition luxueuse, aucun travail particulier du livre. Il me faut donc relire vite et vendre souvent. Mais je dois malgré tout prendre un peu de temps pour réfléchir, ce qui est en contradiction avec la nécessité. Comment prendre le temps quand on est talonné par le besoin ? Lire la nuit et rêver le jour à ses lectures."
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Il y a un homme appelé Abraham Heddad, qui d'abord voit et marche beaucoup, puis qui devient aveugle et continue de marcher. Il y a sa femme, Selma, leurs filles, Ami et Ismaële, et le garçon qui emmène Ismaële. Le garçon lui dit le bruit qu'il a dans la tête, alors Ismaële lui dit le bruit qu'il y a dans la sienne, et ça fait un sacré boucan. Puis il y a la route, les combines, les rencontres et les morts.
Une famille dominée par la silhouette patriarcale de Heddad. D'une génération à l'autre, le temps ne compte pas. Il revient à la dernière fille de la lignée de reconstituer l'histoire, car " on ne peut pas vivre que du séparé ".
"Moi, j'ai coupé les cheveux de ma mère, tout courts. On a rempli tout un sac avec. Les jours suivants, le matin, elle est montée sur le toit. Elle allait jusqu'au dernier étage, le dixième, elle prenait l'escabeau, et elle s'accrochait à l'antenne de télévision pour grimper. Depuis là on pouvait voir notre immeuble d'avant, mais elle le regardait pas. Elle s'asseyait, et le vent était pas pareil dans ses cheveux courts. Alors elle murmurait, mais elle voulait pas qu'on dise que c'était des prières. C'était des murmures, pas plus, pas moins."
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Fous d'amour, Mike et Nina pensent pouvoir échapper à l'Histoire, au poids de cet héritage qui leur colle à la peau.
Jeune Allemand, fils de Nazi, Mike fuit la demeure maternelle loin devant lui, «?là où le nom de Franz Reinhardt ne dira rien à personne.?» Journaliste à Libé, gauchiste, fille de déportée, Nina refuse son étiquette de Juive de service, «?Nina la juive. Nina Kiakowsky, le nom de mon père, un nom d'Israélite, voilà c'est dit.?» Un amour des années 1970 sous le vent de la révolte, dans le Nord de l'Allemagne, sur les plages désertes de Wijk aan Zee, à Lisbonne, à Paris. Nina, la Shoah-girl, et Mike, le fils de Nazi, se cherchent et se perdent, lui, fuyant la honte, elle, voulant savoir enfin qui elle est, voulant pardonner, mettre la douleur de côté.
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Il existe dans le vermont, usa, quelques vieilles lois très étranges : il est illégal de nier l'existence de dieu, il est illégal de siffler sous l'eau, les femmes ne peuvent porter de fausses dents sans autorisation écrite de leur mari.
C'est dans cet état, à burlington, que michael maurice myers, ancien soldat, est chauffeur de taxi. signes distinctifs, il est indien, manchot et entouré d'une famille étonnante. c'est aussi le père jusque-là inconnu de l'auteur. leur première rencontre se déroule sans effusion excessive : bonjour. j'espère que je ne vous réveille pas. - non, si, en fait je me levais. - désolé... voilà... c'est très étrange...
Avez-vous fait votre service militaire en franceoe - oh. je sais qui vous êtes. vous savezoe vous voulez entreroe vous êtes sûroe - oui. l'origine est un aiguillon puissant. cette chronique largement autobiographique nous laisse estomaqués.
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Au fond des ruelles de villes marocaines, ou dans leurs faubourgs écrasés de ce soleil qui n'efface pas les misères mais les fige dans un éblouissement, des enfants naissent et meurent, certains s'échappent. Les vieux peuvent encore rêver de leur lutte émancipatrice contre le colonialisme mais pour les jeunes, seul le zodiac en direction de Malaga et le travail dans les serres du sud de l'Espagne semble une perspective radieuse. Encore faut-il survivre à la traversée.